Les conditions sociales et environnementales jouent un rôle important dans la vie et la santé mentale des individus. Certains aspects du désavantage social, tels que le fait d'avoir vécu une séparation parentale ou un traumatisme infantile, de disposer de faibles ressources économiques, d'être isolés, marginalisés et discriminés, ainsi que de vivre dans des zones densément peuplées avec des niveaux élevés de privation sociale et matérielle, peuvent exposer les personnes à un risque plus élevé de développer de nombreux problèmes de santé mentale, notamment la psychose. Tous ces problèmes sont également susceptibles d’avoir un impact sur l’accès, l’engagement et la satisfaction à l’égard des services, ainsi que sur les résultats du traitement (symptômes, fonctionnement social, qualité de vie). Les groupes minoritaires, en particulier les communautés racialisées et immigrantes, peuvent être plus susceptibles d'être exposés à un désavantage social et ont été décrits comme présentant un risque plus élevé de connaître un épisode de psychose, d’être confrontés à des parcours d'accès aux soins plus difficiles et d’obtenir de moins bonnes perspectives de rétablissement.
S'appuyant sur ces résultats, nos études examinent les aspects sous-explorés du risque de psychose, de la prestation de services et des résultats au sein des communautés minoritaires, avec une attention particulière aux déterminants sociaux de la santé mentale et à la manière dont ceux-ci s’influencent et impactent particulièrement certaines personnes.
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Nos études (dont beaucoup sont dirigées par la doctorante Salomé Xavier) se concentrent sur les expositions au niveau régional (par exemple, les politiques d'intégration des immigrants, les taux de chômage parmi les migrants) qui mettent l'accent sur la société (plutôt que sur l'individu). Nous explorons également l’expérience globale des usagers de services issus de différents milieux sociaux et culturels (et vivant dans des contextes environnementaux distincts au Canada et aux Pays-Bas) et sollicitons leurs opinions et suggestions concernant le risque plus élevé de psychose parmi les groupes minoritaires. Prof. Iyer est également une collaboratrice active du Réseau d'information sur la culture, la communauté et la psychose et son projet de psychoéducation familiale adaptée à la culture. Iyer contribue également au groupe de travail de l’AQPPEP sur l’amélioration de la capacité des services d’intervention précoce pour la psychose du Québec à desservir les jeunes autochtones.
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Différentes méthodes sont appliquées pour explorer ces questions, telles que la synthèse des connaissances, la rédaction d’articles de perspective présentant des lacunes et recommandations, l'analyse de régression quantitative multiniveau, l'analyse critique du discours des sources bibliographiques secondaires, la réalisation d’entrevues récits de vie et des méthodes basées sur les arts (cellphilming). Les résultats de ces études informeront les efforts depromotion et de prévention de la santé mentale, et l’amélioration de la prestation de soins et des politiques destinées aux communautés minoritaires.
Partenaires & collaborateurs
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Amal Abdel-Baki, Université de Montréal
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Els van der Ven, Université Vrije, Amsterdam, Pays-Bas
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Eric Jarvis, Université McGill
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Howard Margolese, Université McGill
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Imke Jansen, Université Vrije, Amsterdam, Pays-Bas
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Manuela Ferrari, Université McGill
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Nicole van den Bogerd, Université Vrije, Amsterdam, Pays-Bas
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Clinique JAP, Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), QC, Canada
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Programme de premier épisode de psychose, Hôpital général juif, QC, Canada
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GGZ Ingeest, Harleem, Pays-Bas
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Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses Université McGill (PEPP-CUSM), QC, Canada
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Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses, Institut universitaire en santé mentale Douglas (PEPP-Montréal), QC, Canada